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Maj le 13/10/2022
Editions de
1986 et 1993
Illustrations de
Daniel Maja
Sur ce paradoxe, voir le chapitre 10, intitulé L’enfant absolu, de L’ART DE L’ENFANCE.
on fils n’aime pas trop Opéré d’urgence. Il est même déçu. Motif : je n’ai pas raconté son histoire. Aïe !
J’essaie de lui expliquer qu’il m’a donné l’idée, littéralement inspiré ; que sans son appendicite, sans lui donc, mon livre n’existerait pas, mais que, au cours de l’écriture, en réfléchissant à ce qu’on avait vécu, de nouvelles idées se sont imposées et que les choses se sont transformées, avec mon accord, mais un peu malgré moi tout de même.
— On prend les idées dans la vie quotidienne, on les mouline avec l’imagination et ça fait des histoires. Tu comprends ?
— Oui mais, c’est pas mon histoire ! s’entête-
Les arguments convaincants ne suffisent pas toujours à convaincre. Il reste déçu, et moi, embêté. Il s’en rend compte, évidemment, éprouve quelque gêne, vaguement coupable, ce qui m’embarrasse encore plus. Finalement, on se retrouve tous deux pris au piège d’un cercle vicieux qu’on n’arrive pas à briser. Si bien que, lorsque je commence un nouveau texte, je me mets à appréhender ses réactions, son jugement. Que va-
Inextricable fouillis des relations dans lequel l’apprentissage de la lecture s’enchevêtre ! Mon allégresse de militant du livre s’appesantit de ce bagage qui m’encombre et que j’évite prudemment de déballer. Cette insatisfaction, en effet, m’incommode. L’élan si fort qu’il m’a donné et mon impossibilité de le faire profiter des conséquences… Ce paradoxe.